Accompagnement des personnes victimes de violence
Elisabeth Perry, psychologue clinicienne, psychothérapeute et psychotraumatologue à NancyMon travail thérapeutique avec les personnes victimes
L’accompagnement thérapeutique d’une personne qui a été victime est proposition à géométrie variable, au fil du chemin emprunté, prenant appui sur un accompagnement individuel et sur un travail de groupe.
Une attention patiente et respectueuse...
En premier lieu, il commence par une attention respectueuse à la personne, à ce qu’elle est, ce qu’elle vit, tel qu’elle le vit, à ce qu’elle exprime avec les mots mais aussi avec le corps, à travers une écoute chaleureuse et humaine qui la guide à se dire et s’entendre.
Ici, alors, s’ouvre un accueil inconditionnel de la blessure, de la souffrance, de la peine, de la colère, de la dépression, du découragement, de l’impuissance, de la honte, du désespoir, de l’incompréhension, du sentiment de trahison, d’injustice, de son vécu et de ses émotions quelles qu’elles soient..
Ainsi, quelque chose peut advenir.. l’ombre laisse place à la lumière, le désespoir à l’espoir, l’impuissance à l’action, l’inertie au mouvement, la colère à la mise en mouvement de la vie, le processus de victimisation peut s’inverser en un processus actif de responsabilisation..
Une attention particulière à l’expression, accordée ou désaccordée, du corps et des mots conduit à rejoindre la personne là où elle est vraiment, à prendre en compte sa réalité personnelle, profonde et intime, à se poser avec elle, là où elle est encore en détresse et en souffrance, parfois recroquevillée et repliée sur elle-même.
Descendre dans le puits avec elle, là où il fait sombre, comprendre et redonner sens à ce qu’elle vit et éprouve physiquement, émotionnellement, moralement, humainement, spirituellement. Percevoir ce qui l’a blessée, patienter avec elle au cœur des blocages, trouver ce qui bloque encore la vie. Et puis, patiemment, identifier avec elle le chemin de retour vers une pleine vie ou de guérison, prendre soin de ce qui est blessé, redonner confiance en ses capacités de guérison, porter attention à l’essentiel, à sa vie et à ses relations.
L’inviter doucement à tenter quelques actions ou mouvements de vie pour guérir ce qui bloque et décristalliser ce qui y est inscrit, ici comme croyances ou valeurs blessées, là comme peurs, ou encore ailleurs comme blocages et sidération de la pensée et du corps…
Et puis, avec patience et respect, prendre la route du retour, remonter à la surface, récupérer l’énergie et le potentiel de vie, bloqués dans la souffrance ou la perte de sens, l’ancrer dans le présent, l’inviter à reprendre une place entière au cœur de sa vie, à y écrire son futur et à s’ouvrir de nouveau.
Un thérapeute qui veille sur la Vie...
Le thérapeute est cet homme ou cette femme qui veille sur la vie, sur ce qui est intact et inviolé, alors que, pour la personne qui vient le consulter, tout semble anéanti, ce parce qu’elle souffre et n’y arrive plus seule.
Le thérapeute est celui ou celle qui, au bord du puits, donne le courage et insuffle l’élan vital pour aller voir là où il fait si noir et où tout semble détruit car, lui, il sait que la vie est là, bloquée et en attente.
Le thérapeute guide la personne encore meurtrie sur le chemin de guérison, prenant en compte le corps, les émotions, les sentiments, les pensées, les croyances, les vécus, les expériences plus ou moins traumatisantes. Il stimule la force de vie, les capacités de la personne à vivre, à agir, à comprendre, à modifier ce qui peut l’être ou à accepter ce qui ne peut être changé ou réparé.
Aujourd’hui, le thérapeute est riche de compréhensions multiples, tant pratiques que théoriques car notre époque est féconde en travaux, recherches qui ouvrent et élargissent notre compréhension du monde. Je suis ainsi reconnaissante de tous ces apports théoriques et pratiques qui enrichissent mon accompagnement.
C’est ainsi que, prenant appui sur de nombreuses formations professionnelles et des techniques thérapeutiques diverses, glanées et construites au fil du temps, j’accompagne quotidiennement des personnes victimes de violences à sortir d’états de choc, de trauma ou de processus de deuil bloqué par la souffrance et la douleur.
Les guider à se retrouver, à se reconstruire, à reprendre une place pleine et active dans leur vie personnelle, familiale et sociale est pour moi une réelle joie. J’ai ainsi la sensation de contribuer un peu à « veiller sur le monde » et à faire ma part pour prendre soin d’une humanité, si fragile et si responsable.
La théarapie ou la "voie du rêve"...
A la manière des femmes aborigènes, la thérapie est souvent pour moi « la voie du rêve ». Comme elles le font à travers leurs peintures, il m’importe, jour après jour, de nourrir une humanité fragile, de veiller et de prendre soin de la vie, des êtres qui l’incarnent et de notre humanité. Ainsi, le monde reste monde, si fragile et si puissant, si durable et si éphémère, si changeant et si constant. Ainsi, que serions- nous sans ces fragilités qui nous apprennent à connaître, à respecter, à aimer, à créer, à nous émerveiller ? Mais, pour que "chacune de nos plaies engendre un soleil" comme disait Aragon, le poète, il nous faut vivre le chemin de la transformation et souvent l’emprunter en compagnie...
Je vous propose, en lien avec l’association Terres A Vivre et son Équipe de professionnels :
Un accompagnement thérapeutique individuel sur RDV
Un groupe de paroles à orientation thérapeutique « Paroles de femmes »
Un accompagnement individuel d’intégration psychocorporelle
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